Feràmia
Transe-rock bestiale
Sortie de son hibernation, la bête toulousaine revient cet automne pour un nouvel EP. Cette fois, la complainte laisse place à un râle sourd et guttural, qui se mue en cris lancinants et obsédants.
Elle nous parle toujours de ses semblables : créatures hybrides, étrangères et inquiétantes ; mais à la fois presque sympathiques par leur proximité avec nos rêves et nos angoisses. Ainsi du Leberon (« Sèt Fonts »), homme ou femme de jour et bête la nuit, condamné à réitérer sa quête nocturne des sept fontaines purificatrices en s’accrochant au dos du premier venu. Ainsi aussi de la Tarasque (« The death of the Tarasc), chimère mi-dragon, mi-tortue mi-chèvre, lynchée sur les côtes provençales à peine débarquée, sous la harangue d’une prédicatrice biblique.
Hybride mais résolument rock et toujours au service de la transe, la musique de Feràmia s’imagine telle une meute de vents hurlants, elle retient de Rage Against the Machine le son toujours à la limite de l’implosion, de morphine l’appétence pour le riff qui se déploie à l’infini, et elle fait sienne la posture troublante du maître de cérémonie à la Jim Morrison.
La bête Feràmia est soutenue par les dispositifs « Music in Tarn » (piloté par l’ADDA du Tarn et le Bolegason), « Sur mesure » (le Metronum, Music’halle) et « Focus d’Opus » d’Opus Musique.
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Chant : Louis Pezet
Batterie : Simon Flouret
Basse & FX : Antoine Ferris
Saxophones & FX : Hugo Collin
Trompette & FX : Ludovic Schmidt
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